samedi 24 août 2013

Femme au foyer



Oô Mama!, s'exclame B en son for intérieur, combien d’années rompues par ton existence de femme assermentée auprès des cuisines, tout prés des fours jusqu'à cuisson de tes pauvres pupilles..
tu risquais à tout faux pas de basculer à cause de cette mosaïque dé-blanchie, creusée juste sous l’évier, toute trouée, érodée, bosselée, sous tes pieds vacillants!
Ce sol à peu prés battu, décapé de son pavement initial
cette mosaïque grise d'une cuisine vieillie comme ton corps...
si seulement les corps-musée pouvaient se restaurer comme les murs !
Cette estrade-cuisine donnant sur le jardin,
sur cette esplanade couverte si fréquentée par toi, combien de fois assise les doigts tenant un couteau
oo estrade aux multiples vertus conformes à ton régime-vie de sédentaire assidue au foyer,
oo foyer seul et parfait amour de tous les temps
oo foyer d'une femme hantée par son intérieur!
Tu risquais Mémeti- l’حbiba عliya(mamie chérie), (oui à te voir claudiquant sur ces pavés, vision dégradée), de tomber sur tes membres bouffis!
(Heureusement, pense Badiعa, cela amortirait le choc!)
Oô Meimti l’ralia!(chère mamie) protégée par la quantité de chair ramollie à force de te maintenir dans un régime de vie tenace, désaxé, alimenté par un goût culinaire des plus traditionnellement gras sucré, fondant dans ses sauces visqueuses, le tout installé royalement en bonne cellulite, abondante, fructifiant au fil des années, atténuant heureusement combien de fois, m’as-tu rapporté, tes culbutes éventuelles.
Badia entend Mama citer ses douleurs causées par les nombreuses chutes qu'elle a faites au retour d’évier ou sur le palier de la porte-cuisine menant à la terrasse pour étaler son linge, ou en sortant vite de la cuisine rejoindre sa place coutumière au séjour. 

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