Oô
Mama!, s'exclame B en son for intérieur, combien d’années rompues
par ton existence de femme assermentée auprès des cuisines, tout
prés des fours jusqu'à cuisson de tes pauvres pupilles..
tu
risquais à tout faux pas de basculer à cause de cette mosaïque
dé-blanchie, creusée juste sous l’évier, toute trouée, érodée,
bosselée, sous tes pieds vacillants!
Ce
sol à peu prés battu, décapé de son pavement initial
cette
mosaïque grise d'une cuisine vieillie comme ton corps...
si
seulement les corps-musée pouvaient se restaurer comme les murs !
Cette
estrade-cuisine donnant sur le jardin,
sur
cette esplanade couverte si fréquentée par toi, combien de fois
assise les doigts tenant un couteau
oo
estrade aux multiples vertus conformes à ton régime-vie de
sédentaire assidue au foyer,
oo
foyer seul et parfait amour de tous les temps
oo
foyer d'une femme hantée par son intérieur!
Tu
risquais Mémeti-
l’حbiba
عliya(mamie
chérie),
(oui à te voir claudiquant sur ces pavés, vision dégradée), de
tomber sur tes membres bouffis!
(Heureusement,
pense Badiعa,
cela amortirait le choc!)
Oô
Meimti l’ralia!(chère
mamie) protégée par la quantité de chair ramollie à force de te
maintenir dans un régime de vie tenace, désaxé, alimenté par un
goût culinaire des plus traditionnellement gras sucré, fondant dans
ses sauces visqueuses, le tout installé royalement en bonne
cellulite, abondante, fructifiant au fil des années, atténuant
heureusement combien de fois, m’as-tu rapporté, tes culbutes
éventuelles.
Badia
entend Mama citer ses douleurs causées par les nombreuses chutes
qu'elle a faites au retour d’évier ou sur le palier de la
porte-cuisine menant à la terrasse pour étaler son linge, ou en
sortant vite de la cuisine rejoindre sa place coutumière au séjour.
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